07/10/2013
France

Pour une politique de l’eau performante : la contribution de la recherche

Accroissement
de la consommation (domestique, industrielle et agricole), changement
climatique, pollutions… l’eau est au cœur d’enjeux environnementaux,
socio-économiques, agricoles et sanitaires susceptibles de créer des
conflits d’usage importants. Le gouvernement a entamé depuis quelques
mois une réflexion sur la politique de l’eau menée en France. Après la
présentation des rapports Martin ("La gestion quantitative de l’eau en
agriculture", juin 2013)  et Lesage (Rapport d’évaluation de la
politique de l’eau en France, "Mobiliser les territoires pour inventer
le nouveau service public de l’eau et atteindre nos objectifs de
qualité", juillet 2013), les acteurs de l’eau ont été invités les 20 et
21 septembre pour une Conférence environnementale. L’objectif  est de
faire émerger les évolutions nécessaires à une gestion équilibrée de la
ressource et des milieux aquatiques, tenant compte des contraintes et
enjeux environnementaux, économiques et sociaux. L’IRSTEA a à cette
occasion présenté une contribution sur la recherche pour l’eau de
surface et les milieux aquatiques continentaux.

Le diagnostic de l’état écologique de l’eau
– La politique de l’eau, développée en France à l’échelle des bassins
versants, a mis en œuvre la Directive Cadre européenne de l’Eau (DCEE
adoptée en 2000) et vise, en particulier, l’atteinte du bon état
écologique des deux tiers des masses d’eau d’ici 2015. À quelques mois
de cette étape clé, nous savons que ces objectifs ne pourront être
atteints : près de 50 % des masses d’eau seront probablement alors en
"bon état écologique". Ces résultats peuvent sembler négatifs, ils
cachent en réalité de véritables progrès. En effet, les connaissances
sur les milieux aquatiques et la capacité de gestion de ceux-ci se sont
considérablement accrues depuis vingt ans. Le concept de bon état
écologique évolue et se consolide au cours du temps. Ainsi la DCEE
innovait en 2000 en intégrant dans l’état écologique, la prise en compte
d’indicateurs biologiques (diatomées, poissons et invertébrés), au côté
de l’identification des polluants chimiques, afin de prendre en
considération l’équilibre de la faune et de la flore présentes au sein
des milieux aquatiques.

La recherche, indispensable pour la reconquête de la qualité des ressources en eau
– L’évaluation du bon état écologique doit continuer à progresser et
désormais prendre en compte l’évolution des connaissances des
écosystèmes, par exemple pour ce qui concerne les polluants émergents
(perturbateurs endocriniens, médicaments, nano-particules), et
développer les nouveaux indicateurs correspondants plus complets et plus
intégrés, conformément aux exigences de la DCEE. Dans ce contexte,
il reste aujourd’hui encore beaucoup à faire.  Les priorités de
recherche à soutenir sont, d’une part a réduction des pollutions
diffuses, objectif du plan agro-écologie du ministère de l’Agriculture ;
d’autre part, le développement et le déploiement de dispositifs
innovants d’épuration des eaux urbaines et industrielles, en particulier
vis-à-vis des nouveaux polluants, en partenariat avec le secteur
industriel.

Recherche pour l’eau de surface et les milieux aquatiques continentaux. Défis et propositions
IRSTEA – septembre 2013